Lundi 18 décembre 2023 s’est tenu le Comité Académique de l’Education Nationale (CAEN) traitant de la révision de la carte des formations dans les 3 Académies du Grand Est. La FSU a voté contre les projets de révision de la carte des formations présentés lors de cette instance. Elle vous en rend compte.

Lisez le communiqué de presse de la FSU Grand Est à l’issue de ce CAEN.

CADRE GENERAL DE L’ELABORATION DE LA CARTE DES FORMATIONS :

Cette carte des formations est décidée conjointement par la Région et les Recteurs des académies de Nancy-Mets, Reims, Strasbourg. Elle correspond à l’esprit de la réforme Grandjean des lycées et de la voie professionnels : privilégier l’employabilité des jeunes et les besoins des bassins d’emplois. 

Cliquez ici pour accéder au tableau synthétique présentant les conséquences de la réforme Grandjean , et ici pour visionner une courte vidéo présentant le projet de la grille horaire du BAC PRO

Pour la FSU, le dogme du 100% d’insertion professionnelle est un leurre : ne pas prendre en compte les aspirations des élèves, c’est complètement ignorer la réalité du terrain. Un jeune qui n’obtient pas son voeu n°1 a 150% de plus de chance de décrocher (source : « Décrochage scolaire en France : quel rôle pour les contextes locaux ? ». V. di Paola et S. Mouillet. 2020).

Ce dogme va conduire à la fermeture de 100% des formations jugées non assez insérantes d’ici 2026-2027. D’ici la rentrée 2027, c’est au moins 15% de la carte des formations qui sera transformée. Pour la FSU, c’est d’une brutalité inouïe car ces mesures entraîneront, de facto, des suppressions de postes ou de reconversion forcée de PLP.

De plus, on assiste à l’organisation du transfert des formations sous statuts scolaires vers l’apprentissage, soit par modification de l’offre de formation et/ou des référentiels de diplômes, soit par fermeture et réouverture dans les CFA privés de formations, notamment en tertiaire car c’est là qu’il y a le plus de marge à se faire, soit par développement de l’apprentissage en GRETA ou en mixité des parcours et des publics notamment pour les formations industrielles.

ELABORATION DE LA CARTE DES FORMATIONS DE LA REGION GRAND EST :

Dans la région Grand Est, les besoins de recrutement seront très différents d’un métier à l’autre. Dans les prochaines années, certains métiers connaîtront une forte croissance tandis que d’autres verront leurs effectifs diminuer. Les Recteurs des 3 Académies la Grande Région considèrent que 4 domaines doivent être développés en lien, notamment avec les métiers en tension aujourd’hui mais aussi à venir selon les projections 2030 / pour préparer les transitions :

  • transition énergétique (bâtiment, énergies renouvelables, nucléaire)
  • métiers de l’industrie (dans une perspective de décarbonation et de transition numérique)
  • métiers du sanitaire et social (soin, l’aide à la personne et l’accompagnement social)

Durant les 10 prochaines années, la région comptabilisera 3 300 personnes âgées dépendantes de plus chaque année. Afin de garder un niveau de service identique à l’actuel, il faudra, tous les ans, créer 2 000 emplois supplémentaires dans le sanitaire et social (aide soignant, agent de service hospitalier, infirmier, aide à domicile). En ajoutant les cessations d’activité, il faudra 9 000 recrutements par an pour l’ensemble des professions du sanitaire et social (environ 7 000 pour les professions aide-soignant, agent de service hospitalier, infirmier et aide à domicile).

  • métiers de l’agriculture et productions agroalimentaires

Voir les diapos présentant les besoins de recrutement en lien avec la population active (source :  Région Académique – Région Grand Est – OREF )

 

FOCUS SUR L’ACADEMIE DE STRASBOURG :

Dans l’Académie de Strasbourg, 8 sections seront fermées à la rentrée 2024 ; 9 seront ouvertes ; 2 seront transformées. Ces fermetures de sections posent la question de la mobilité des jeunes et du devenir des enseignants.

Monsieur le Recteur Faron a tenu à souligner que les LP étaient les  seuls établissements où il n’y a eu aucune réduction de moyens humains à la rentrée 2023 alors qu’il y a une déprise démographique. La FSU rappelle que sur les 6 dernières rentrées, 46 postes ont été supprimés en LP alors que, dans le même temps, le nombre d’élèves a augmenté de 4.6% (+630).

De même, si le Recteur considère que la ministre Grandjean renforce l’enseignement disciplinaire en terminale (+16 h en maths, +28h en français…), la FSU considère qu’on ne peut pas se satisfaire d’une réforme qui supprime 7 semaines de cours sur l’ensemble du cursus lycéen.

De même, la FSU est attachée à a formation sous statut scolaire. Pour cette raison notamment, elle ne cautionne pas le « tout apprentissage » voulu par le gouvernement.

La FSU a posé à Monsieur le Recteur un certain nombre de questions qui sont restées sans réponse, notamment sur le devenir des enseignant.es. Monsieur le Recteur a cependant annoncé qu’un GT serait consacré à cette question.

Attention : lors du CAEN, M. le Recteur a annoncé que la section BTS Comptabilité Gestion du lycée Schuman de Haguenau ne serait pas fermée mais transformée (passage d’une formation sous statut scolaire à une formation par alternance)